Influence des stéréotypes sexués et des stéréotypes liés à l’âge sur la performance d’endurance non-technique : un effet positif de l’induction d’un stéréotype négatif ? - Université Nice Sophia Antipolis Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Influence of sex stereotypes and aging stereotypes on non-technical endurance performance : a positive effect of inducing a negative stereotype?

Influence des stéréotypes sexués et des stéréotypes liés à l’âge sur la performance d’endurance non-technique : un effet positif de l’induction d’un stéréotype négatif ?

Résumé

The stereotype threat theory (Steele, 1997) suggests that when a negative stereotype toward one group is induced, in a context where this stereotype is susceptible to be applied, a decrease in performance would be observed. After being replicated in various domains, this negative effect on performance was generalized to the physical domain. Most studies investigated this effect during technical tasks such as soccer-dribbling tasks (for a meta-analysis, see Gentile, Boca, & Giammusso, 2018). Although technical abilities are major factors in physical performance, other factors also regulate physical performance such as physical abilities with, for example, endurance (Weineck, 1983). The objective of this thesis was to examine the influence of inducing sex stereotypes and aging stereotypes on women’s and older adults’ non-technical endurance performance. The integrated process model (Schmader, Johns, & Forbes, 2008), widely used in the literature, explains performance modifications after a negative stereotype was induced during technical tasks. However, this model makes no assumptions about its effect during non-technical tasks. The mere effort account (Jamieson & Harkins, 2007), recently validated in the physical domain, could be applied during this type of task. This account suggests that inducing a negative stereotype could lead to an increase in threatened participants’ performance during non-technical endurance tasks. In line with these predictions, studies 1, 2, 3 and 4 showed an increase in women’s endurance performance after inducing a negative stereotype toward them during tasks at submaximal and maximal intensities, and on different muscle groups. These studies especially observed that threatened women were more motivated to outperform men (study 4) and they put more effort into the tasks. This performance increase could also be due to a lower central fatigue (study 3) and a greater planning of the central motor command over the prefrontal cortex (study 4). These four studies strengthen the hypothesis that the effects of sex stereotypes would be task-dependent and that the mere effort account appears to be relatively robust to explain the effects of sex stereotypes during non-technical endurance tasks. Interestingly, these positive results were not fully replicated in older adults. Inducing a negative aging stereotype did not influence participants’ maximal performance (studies 5 and 6). An increase in performance was nonetheless observed when the intensity of the task was reduced (study 6). When investigating aging stereotypes, the mere effort account seems to be imperfect and needs to be completed to explain their effects in the physical domain. The results of this thesis enrich the stereotype threat literature by showing that inducing a negative stereotype can, contrary to the predictions of the initial stereotype threat theory (Steele, 1997), lead to an improvement of women’s performances and under certain conditions for older adults.
La théorie de la menace du stéréotype (Steele, 1997) suggère que lorsqu’un stéréotype négatif à l’encontre d’un groupe social est induit, dans un contexte où ce stéréotype est susceptible de s’appliquer, une baisse de la performance du groupe menacé serait observée. Après avoir été répliqué dans de nombreux domaines comme le domaine cognitif, cet effet négatif sur la performance a été généralisé au domaine physique et sportif. La majorité des études ont investigué cet effet au travers de tâches techniques comme des tâches de dribbles en football par exemple (pour une méta-analyse, voir Gentile, Boca, & Giammusso, 2018). Bien que les capacités techniques représentent des facteurs majeurs de la performance physique, d’autres facteurs régulent également cette dernière, comme les capacités physiques avec en leur centre l’endurance (voir le modèle de Weineck, 1983). L’objectif de ce travail doctoral est d’examiner l’influence de l’induction de stéréotypes sexués et de stéréotypes liés à l’âge sur la performance d’endurance non-technique des femmes et des seniors. Le modèle des processus intégrés (Schmader, Johns, & Forbes, 2008), très largement utilisé dans la littérature, explique les modifications de performance à la suite de l’induction d’un stéréotype négatif lors de tâches techniques. Toutefois, ce modèle n’apporte aucune hypothèse quant à son effet lors de tâches non-techniques. En revanche, le modèle du simple effort (Jamieson & Harkins, 2007), récemment appliqué au domaine physique et sportif, pourrait s’appliquer à ce type de tâche. Il suggère que l’induction d’un stéréotype négatif pourrait entrainer une amélioration de la performance des participant.e.s menacé.e.s lors de tâches d’endurance non-techniques. En accord avec ces prédictions, les études 1, 2, 3 et 4 de cette thèse ont montré une amélioration de la performance d’endurance des femmes, après l’induction d’un stéréotype négatif à leur égard, au travers de tâches à intensité maximale et sous-maximale et sur différents groupes musculaires. Ces études ont notamment observé que les femmes menacées étaient davantage motivées à surpasser les hommes (étude 4) et s’engageaient dans davantage d’effort. Cette amélioration de la performance pourrait également être due à une plus faible fatigue centrale (étude 3) et à une planification plus importante de la commande motrice au niveau du cortex préfrontal (étude 4). Ces quatre études renforcent l’hypothèse selon laquelle les effets des stéréotypes négatifs sexués seraient tâche-dépendants et le modèle du simple effort apparaît alors comme relativement robuste pour expliquer les effets des stéréotypes sexués sur des tâches d’endurance non-techniques. De manière intéressante, ces effets positifs n’ont pas été totalement répliqués chez les seniors. L’induction d’un stéréotype négatif lié à l’âge n’a entrainé aucune modification de la performance maximale des participantes (études 5 et 6) mais une augmentation de la performance lorsque l’intensité de la tâche était réduite (étude 6). Chez les seniors, le modèle du simple effort apparaît comme imparfait et nécessite d’être complété pour expliquer les effets des stéréotypes liés à l’âge dans le domaine physique et sportif. Les résultats de ce travail enrichissent la littérature sur la menace du stéréotype en montrant que l’induction d’un stéréotype peut, contrairement aux prédictions du modèle initial (Steele, 1997), entrainer une amélioration de la performance physique et sportive chez les femmes, et sous certaines conditions chez les seniors.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-02885253 , version 1 (30-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02885253 , version 1

Citer

Maxime Deshayes. Influence des stéréotypes sexués et des stéréotypes liés à l’âge sur la performance d’endurance non-technique : un effet positif de l’induction d’un stéréotype négatif ?. Education. COMUE Université Côte d'Azur (2015 - 2019), 2019. Français. ⟨NNT : 2019AZUR4108⟩. ⟨tel-02885253⟩
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