Spéciation et mobilité des éléments chimiques stables associés aux minéralisations uranifères
Les minéralisations uranifères, exploitées en France jusqu’en 2001, peuvent être associées à des phases minérales porteuses d’éléments traces (ET) potentiellement toxiques selon leurs formes et/ou leurs teneurs. Certains ET présents dans les stériles et les résidus miniers peuvent être relativement mobiles et ainsi redistribués dans les divers réservoirs de la zone critique, comme les sédiments lacustres. Compte tenu de l’impact des modes de gestion de ces matériaux, notamment par curage, l’importance de l’effet cocktail lié à la présence d’ET sur la mobilité de l’U reste mal connue. Pour répondre à ce questionnement, une étude a été entreprise sur les sédiments du Lac de SaintClément (Allier, France), potentiellement impactés par l’ancien site minier uranifère des Bois Noirs Limouzat et l’ancienne mine cupro-stannifère de Charrier. Les facteurs d’enrichissement et de géoaccumulation calculés le long d’une carotte de sédiments ont mis en évidence une contamination anthropique significative en Cu et Sn, dont les niveaux les plus importants résultent du réaménagement du terril de la mine de Charrier. L’enjeu de cette étude est d’étudier l’évolution de la spéciation solide de ces ET dans les sédiments gérés à terre et d’identifier les processus géochimiques régissant leur mobilité en conditions oxydantes. Pour répondre à ces objectifs, des analyses minéralogiques (MEB, EPMA), élémentaires (ICP-OES, ICP-MS) et des extractions chimiques ont été menées pour étudier les phases porteuses des ET ainsi que des tests de lixiviation pour comprendre leur réactivité. Les premiers résultats montrent que la spéciation solide de Sn dans les sédiments est dominée par la cassitérite (SnO2), phase minérale provenant du terril de Charrier. Les données de spéciation sur Cu ont montré l’existence de sulfures hérités de la mine de Charrier e.g. chalcopyrite (CuFeS2) ainsi que des formes de Cu adsorbées sur la matière organique. Le test de lixiviation normé TCLP, simulant un stockage des sédiments en conditions oxydantes, montre l’absence de Sn dans les lixiviats mais présente des concentrations en Cu jusqu’à 1020 µg/l, dépassant les Normes de Qualités pour l’Environnement (NQE = 1,6 µg/l) et les teneurs dans les eaux de la région étudiée (2,95 µg/l en moyenne). Ces premiers résultats suggèrent un risque faible de migration de Sn et une instabilité potentielle de Cu qui reste à préciser
Résumé
Les minéralisations uranifères, exploitées en France jusqu’en 2001, peuvent être associées à des
phases minérales porteuses d’éléments traces (ET) potentiellement toxiques selon leurs formes et/ou
leurs teneurs. Certains ET présents dans les stériles et les résidus miniers peuvent être relativement
mobiles et ainsi redistribués dans les divers réservoirs de la zone critique, comme les sédiments
lacustres. Compte tenu de l’impact des modes de gestion de ces matériaux, notamment par curage,
l’importance de l’effet cocktail lié à la présence d’ET sur la mobilité de l’U reste mal connue.
Pour répondre à ce questionnement, une étude a été entreprise sur les sédiments du Lac de SaintClément (Allier, France), potentiellement impactés par l’ancien site minier uranifère des Bois Noirs
Limouzat et l’ancienne mine cupro-stannifère de Charrier. Les facteurs d’enrichissement et de
géoaccumulation calculés le long d’une carotte de sédiments ont mis en évidence une contamination
anthropique significative en Cu et Sn, dont les niveaux les plus importants résultent du réaménagement
du terril de la mine de Charrier. L’enjeu de cette étude est d’étudier l’évolution de la spéciation solide
de ces ET dans les sédiments gérés à terre et d’identifier les processus géochimiques régissant leur
mobilité en conditions oxydantes.
Pour répondre à ces objectifs, des analyses minéralogiques (MEB, EPMA), élémentaires (ICP-OES,
ICP-MS) et des extractions chimiques ont été menées pour étudier les phases porteuses des ET ainsi que
des tests de lixiviation pour comprendre leur réactivité. Les premiers résultats montrent que la
spéciation solide de Sn dans les sédiments est dominée par la cassitérite (SnO2), phase minérale
provenant du terril de Charrier. Les données de spéciation sur Cu ont montré l’existence de sulfures
hérités de la mine de Charrier e.g. chalcopyrite (CuFeS2) ainsi que des formes de Cu adsorbées sur la
matière organique. Le test de lixiviation normé TCLP, simulant un stockage des sédiments en conditions
oxydantes, montre l’absence de Sn dans les lixiviats mais présente des concentrations en Cu jusqu’à 1020
µg/l, dépassant les Normes de Qualités pour l’Environnement (NQE = 1,6 µg/l) et les teneurs dans les
eaux de la région étudiée (2,95 µg/l en moyenne). Ces premiers résultats suggèrent un risque faible de
migration de Sn et une instabilité potentielle de Cu qui reste à préciser.