Spéciation et mobilité des éléments chimiques stables associés aux minéralisations uranifères - IRSN - Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2022

Spéciation et mobilité des éléments chimiques stables associés aux minéralisations uranifères

Les minéralisations uranifères, exploitées en France jusqu’en 2001, peuvent être associées à des phases minérales porteuses d’éléments traces (ET) potentiellement toxiques selon leurs formes et/ou leurs teneurs. Certains ET présents dans les stériles et les résidus miniers peuvent être relativement mobiles et ainsi redistribués dans les divers réservoirs de la zone critique, comme les sédiments lacustres. Compte tenu de l’impact des modes de gestion de ces matériaux, notamment par curage, l’importance de l’effet cocktail lié à la présence d’ET sur la mobilité de l’U reste mal connue. Pour répondre à ce questionnement, une étude a été entreprise sur les sédiments du Lac de SaintClément (Allier, France), potentiellement impactés par l’ancien site minier uranifère des Bois Noirs Limouzat et l’ancienne mine cupro-stannifère de Charrier. Les facteurs d’enrichissement et de géoaccumulation calculés le long d’une carotte de sédiments ont mis en évidence une contamination anthropique significative en Cu et Sn, dont les niveaux les plus importants résultent du réaménagement du terril de la mine de Charrier. L’enjeu de cette étude est d’étudier l’évolution de la spéciation solide de ces ET dans les sédiments gérés à terre et d’identifier les processus géochimiques régissant leur mobilité en conditions oxydantes. Pour répondre à ces objectifs, des analyses minéralogiques (MEB, EPMA), élémentaires (ICP-OES, ICP-MS) et des extractions chimiques ont été menées pour étudier les phases porteuses des ET ainsi que des tests de lixiviation pour comprendre leur réactivité. Les premiers résultats montrent que la spéciation solide de Sn dans les sédiments est dominée par la cassitérite (SnO2), phase minérale provenant du terril de Charrier. Les données de spéciation sur Cu ont montré l’existence de sulfures hérités de la mine de Charrier e.g. chalcopyrite (CuFeS2) ainsi que des formes de Cu adsorbées sur la matière organique. Le test de lixiviation normé TCLP, simulant un stockage des sédiments en conditions oxydantes, montre l’absence de Sn dans les lixiviats mais présente des concentrations en Cu jusqu’à 1020 µg/l, dépassant les Normes de Qualités pour l’Environnement (NQE = 1,6 µg/l) et les teneurs dans les eaux de la région étudiée (2,95 µg/l en moyenne). Ces premiers résultats suggèrent un risque faible de migration de Sn et une instabilité potentielle de Cu qui reste à préciser

Résumé

Les minéralisations uranifères, exploitées en France jusqu’en 2001, peuvent être associées à des phases minérales porteuses d’éléments traces (ET) potentiellement toxiques selon leurs formes et/ou leurs teneurs. Certains ET présents dans les stériles et les résidus miniers peuvent être relativement mobiles et ainsi redistribués dans les divers réservoirs de la zone critique, comme les sédiments lacustres. Compte tenu de l’impact des modes de gestion de ces matériaux, notamment par curage, l’importance de l’effet cocktail lié à la présence d’ET sur la mobilité de l’U reste mal connue. Pour répondre à ce questionnement, une étude a été entreprise sur les sédiments du Lac de SaintClément (Allier, France), potentiellement impactés par l’ancien site minier uranifère des Bois Noirs Limouzat et l’ancienne mine cupro-stannifère de Charrier. Les facteurs d’enrichissement et de géoaccumulation calculés le long d’une carotte de sédiments ont mis en évidence une contamination anthropique significative en Cu et Sn, dont les niveaux les plus importants résultent du réaménagement du terril de la mine de Charrier. L’enjeu de cette étude est d’étudier l’évolution de la spéciation solide de ces ET dans les sédiments gérés à terre et d’identifier les processus géochimiques régissant leur mobilité en conditions oxydantes. Pour répondre à ces objectifs, des analyses minéralogiques (MEB, EPMA), élémentaires (ICP-OES, ICP-MS) et des extractions chimiques ont été menées pour étudier les phases porteuses des ET ainsi que des tests de lixiviation pour comprendre leur réactivité. Les premiers résultats montrent que la spéciation solide de Sn dans les sédiments est dominée par la cassitérite (SnO2), phase minérale provenant du terril de Charrier. Les données de spéciation sur Cu ont montré l’existence de sulfures hérités de la mine de Charrier e.g. chalcopyrite (CuFeS2) ainsi que des formes de Cu adsorbées sur la matière organique. Le test de lixiviation normé TCLP, simulant un stockage des sédiments en conditions oxydantes, montre l’absence de Sn dans les lixiviats mais présente des concentrations en Cu jusqu’à 1020 µg/l, dépassant les Normes de Qualités pour l’Environnement (NQE = 1,6 µg/l) et les teneurs dans les eaux de la région étudiée (2,95 µg/l en moyenne). Ces premiers résultats suggèrent un risque faible de migration de Sn et une instabilité potentielle de Cu qui reste à préciser.
Fichier non déposé

Dates et versions

irsn-03860908 , version 1 (21-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : irsn-03860908 , version 1

Citer

L Darricau, Josselin Gorny, Arnaud Mangeret, Alexandre Courtin. Spéciation et mobilité des éléments chimiques stables associés aux minéralisations uranifères. SPECTRATOM 2022, May 2022, Pau, France. ⟨irsn-03860908⟩
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