Risque d’arythmie cardiaque après radiothérapie pour un cancer du sein : Etude à partir des données Medico-Administratives de l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) du Système National des Données de Santé. - IRSN - Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Risque d’arythmie cardiaque après radiothérapie pour un cancer du sein : Etude à partir des données Medico-Administratives de l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) du Système National des Données de Santé.

Résumé

Introduction: La radiothérapie (RT) constitue un traitement majeur pour le cancer du sein, cependant elle peut être associée à une augmentation à long terme (>5-10 ans) du risque de complications cardiaques. Parmi ces complications cardiaques, les données spécifiques concernant le risque d’arythmies cardiaques et de troubles de la conduction sont rares, en particulier les formes graves nécessitant l'implantation d'un stimulateur cardiaque ou pacemaker (PM). Cette étude a pour objectif d’évaluer le risque d’implantation de PM chez les patientes atteintes d'un cancer du sein et traitées par RT, par rapport à la population générale et aux patientes atteintes d'un cancer du sein non traitées par RT. Matériels et méthodes : Notre étude s'est appuyée sur l'Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB), l'échantillon aléatoire au 1/97e de la base de données nationale de l'assurance maladie en France (SNDS). La population incluse dans cette étude était constituée de femmes adultes avec un premier cancer du sein diagnostiqué entre 2008 et 2016, identifiés à partir des codes CIM-10 C50 et D05, et suivies jusqu'en 2018. Les implantations de PM ainsi que le traitement par RT ont été identifiées avec les codes ad hoc dans la classification commune des actes médicaux (CCAM). Pour chaque année de 2008 à 2018, la population de référence comportait toutes les femmes adultes présentes dans l’EGB. Toutes les femmes avec un antécédent de PM ou de cancer du sein ont été exclues de l’étude. Des taux d'incidence annuels d'implantations de PM ont été évalués entre 2008 et 2018 dans les populations de référence. Une comparaison a été effectuée entre le nombre de cas de PM observés chez les patientes atteintes d’un cancer de sein au moins un an après le diagnostic de leur cancer du sein et le nombre attendu de cas de PM calculé en utilisant les taux d'incidence de référence standardisés sur l'âge. Nous avons calculé le rapport d'incidence standardisé (SIR) par le rapport entre le nombre de PM observés et le nombre de PM attendus, avec des intervalles de confiance (IC) à 95%. Une analyse de survie à risque compétitif a été réalisée dans la population des patientes atteintes de cancer du sein afin d'évaluer le risque de survenue d’implantation d’un PM dans le groupe des patientes traitées avec de la RT par rapport au groupe des patientes traitées sans RT (sub distribution Hazard Ratio – sd_HR). Résultats : Au total, 3853 patientes avec un cancer du sein ont été incluses (dont 77% traitées par RT) avec un âge moyen au diagnostic de 61,5 ans et une durée moyenne de suivi de 5,8 ans. Parmi les patientes traitées par RT, 28 cas de PM ont été observés contre 13 cas attendus, ce qui correspondait à un SIR de 2,18 [IC 95 % : 1,45 - 3,06]. Pour les non traitées par RT, le SIR était de 1,01 [IC 95 % : 0,40-1,90]. L’analyse de courbe d’incidence cumulée d’implantation de PM a montré une différence significative pour le suivi global entre le groupe de patientes traitées par RT et celles traitées sans RT (test de Gray, p = 0,014) entre les deux groupes. En particulier pour les patientes ayant atteint l’âge de 90 ans, l'incidence cumulée de PM était 2,5 fois plus élevée chez les patients traités par RT que chez les patients non traités par RT (4,46 % contre 1,71 %). L’analyse de survie a enfin montré que chez les patientes traitées par RT, le risque de PM était supérieur à celui des patientes non traitées par RT, bien que non significatif (sd_HR = 2,08, IC 95 % : 0,87-4,97, p = 0,09). Conclusion : Selon notre étude, les patientes traitées par RT pour leur cancer du sein semblent présenter un risque plus élevé d'implantation de PM par rapport à la population générale ou à la population des patientes non traitées par RT, illustrant une potentielle association entre l’exposition cardiaque liée au traitement par RT et les troubles de la conduction.
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Dates et versions

irsn-03971309 , version 1 (03-02-2023)

Identifiants

Citer

Yassir Errahmani, Juliette Thariat, Jean Ferrières, Loic Panh, Maryse Lapeyre-Mestre, et al.. Risque d’arythmie cardiaque après radiothérapie pour un cancer du sein : Etude à partir des données Medico-Administratives de l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) du Système National des Données de Santé.. IXème Congrès International d’Epidémiologie « Epidémiologie et santé publique: union des forces en francophonie ", Aug 2022, Québec, Canada. pp.S135-S254, ⟨10.1016/j.respe.2022.06.248⟩. ⟨irsn-03971309⟩
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