DU METABOLOME A L’EPIGENOME : EXEMPLE D’ETUDE MULTIOMIQUE SUR LES EFFETS DES EXPOSITIONS A FAIBLES DOSES D’URANIUM
Résumé
Pour d'étudier les effets biologiques des expositions chroniques à de faibles doses d’uranium auxquelles les populations humaines peuvent être exposées, un protocole in vivo d'exposition chronique à l'uranium a été élaboré et des analyses omiques ont été utilisées en complément d’un suivi clinique.
Les résultats des analyses métabolomiques ont révélés l’existence d’un dimorphisme sexuel fort observable au niveau des reins, de l'urine et du plasma sanguin chez les animaux contaminés. Elles ont aussi montré que les principaux métabolismes affectés par l’uranium étaient ceux du nicotinate-nicotinamide et de la biosynthèse des acides gras insaturés. Plus en amont des métabolismes, l'analyse du transcriptomique des reins a aussi permis de mettre en évidence l’existence d’une activité génique et épigénétique associée à l’exposition à l’uranium et sensible au sexe des animaux. D’un point de vue épigénétique, l’analyse des profils de méthylation de l’ADN des reins a révélé chez les mâles nés de femelles exposées durant la gestation, des profils de méthylation de l’ADN modifiés sur deux générations alors que les femelles n’étaient à ce niveau pas affectées.
Ces résultats ont montré qu’il existait des liens entre les différents profils moléculaires d’analyse omiques (de l'expression génique au métabolisme) des rats exposés à de faibles doses chroniques d'uranium. Ces approches multiéchelles pourraient être utiles pour décrypter les mécanismes d’action biologiques liés aux faibles doses d’expositions environnementales. Elles mettent en évidence l’importance du sexe des individus et attirent l’attention sur la nécessité de prendre en compte cette composante génétique en matière d'évaluation des risques et d’évolution des normes de radioprotection.
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